La circulation des trains sur le réseau ferroviaire hyperdense de l'Ile de France, comment ça marche ?
Je vous invite dans les coulisses de la gestion opérationnelle de vos trains : suivez le guide :)
Nouvelle série thématique sur le blog, dans les billets « Comment ça marche ? » je décrypte une des composantes de la gestion opérationnelle des circulations. Le but ? Répondre aux questions que vous vous posez sur les coulisses de la « production ferroviaire » et vous montrer que faire rouler un train, ce n’est parfois pas si simple !
Et vos questions, elle sont nombreuses ! Surtout, bien sûr, en cas d’incident :
On commence cette série par une question fréquente lorsqu’un incident dure sur la ligne : l’estimation de l’heure de reprise des circulations : comment ça marche ?
On s’en parle tout de suite, suivez le guide ;)
L’heure de reprise des circulations, c’est quoi exactement ?
Bien sûr, cela porte bien son nom ! Lors d’une interruption imprévue sur la ligne, « l’heure de reprise des circulations » c’est tout simplement l’estimation du moment où les circulations pourront reprendre. En ce qui concerne l’information qui est communiquée aux clients, il existe 2 types d’heure de reprise :
- l’Heure de Reprise Estimée (HRE) : le moment où l’on estime que les trains reprendront leurs trajets. C’est une information obligatoire dans les communications d’Information Voyageur pendant les incidents et elle doit être déterminée très rapidement, mais j’y reviendrai plus tard.
- l’Heure de Reprise Normale : c’est le moment où l’on estime que les perturbations liées à l’incident seront totalement terminées et que les circulations reprendront leur cours normal. Cette information n’est pas obligatoire, néanmoins elle est très majoritairement communiquée lorsque c’est possible.
Les standards de l’Information Voyageur
Vous le savez, depuis plusieurs années maintenant, l’amélioration de l’Information Voyageur est au cœur des priorités de SNCF. L’objectif est de fournir aussi rapidement, et de manière aussi fiable que possible, l’information qui permettra aux voyageurs de poursuivre leurs voyages en cas de perturbations sur le réseau, et ce dans les meilleures conditions possibles.
Dans cette démarche d’amélioration, des standards de délai d’information ont été définis en cas de perturbation pour garantir aux clients la possibilité de prendre rapidement un itinéraire alternatif lorsqu’un incident survient sur leur trajet.
Ainsi, quelque soit la nature de l’incident, une 1ère information doit être communiquée en gare via les écrans d’information et les annonces sonores dans les 3 minutes après le début de l’incident.
L’heure de Reprise Estimée doit ensuite être déterminée dans les 5 minutes, pour cela le Gestionnaire des Transports et de l’Information (GTI) et le Gestionnaire de la Prise en charge et de l’Information Voyageur (GIPV) se réfèrent à la durée moyenne de résolution connue en fonction des différents types d’incidents. Cette durée moyenne est elle-même déterminée par le temps connues des différentes opérations nécessaires selon les incidents. Elle n’est donc pas fixée à partir de rien.
Dans le cas d’un accident de personne par exemple, la durée moyenne de résolution est d’environ 4h. Les différentes opérations nécessaires telles que l’intervention des équipes SNCF, l’intervention des acteurs extérieurs comme la Police et, malheureusement parfois, les pompes funèbres, ou encore les opérations de sécurité obligatoires avant d’autoriser la reprise des circulation présente un temps incompressible. C’est à partir de ces temps incompressibles pour chaque opération qu’est calculée l’heure de reprise estimée.
Une fois celle-ci déterminée, une information complète comprenant la branche impactée, l’ampleur de l’impact, le motif et l’heure de reprise doit être diffusée dans les 8 minutes après la survenue de l’incident sur les écrans en gare.
Cette information doit ensuite être obligatoirement diffusée sur les canaux digitaux (application SNCF, site Transilien et Twitter) dans les 10 minutes.
Tout cela est résumé dans ce schéma :
Les raisons pour lesquelles l’heure de reprise peut-être repoussée
Sur ce sujet, vous êtes bien entendu nombreux à réagir lorsque l’heure de reprise estimée annoncée au début change en cours d’incident.
Dans la majorité des cas où cela se produit, elle est repoussée, mais elle peut également être avancée, lorsque les opérations nécessaires se déroulent très rapidement et sans difficulté particulière par exemple. Dans tous les cas, ces changements entraînent souvent des réactions de mécontentement qui sont, bien sûr, compréhensibles.
Il faut toutefois savoir que, pour ce qui est de la première information communiquée sur les perturbations de trafic, Transilien a fait le choix de prioriser la rapidité à la fiabilité. La définition des standards de délai d’information est une des actions qui concrétise ce parti pris qui vise à permettre au client de poursuivre son trajet sans, ou avec peu, de temps mort.
Prédire le moment exact où les trains pourront redémarrer est une science qui est loin d’être exacte. Il est parfois très dur de l’estimer dans les 5 min car chaque incident est différent. Certaines situations présentent des contraintes imprévues qui entraînent des retards non maîtrisés pour la résolution finale.
Pour donner quelques exemples :
dans le cas d’un accident de personne ou d’un colis abandonné, l’intervention d’équipes extérieures est nécessaire pour régler la situation et reprendre les circulations. Néanmoins, ces forces extérieures peuvent parfois prendre plus de temps que prévu à intervenir : trafic routier, intervention déjà en cours, effectifs contraints, etc… la liste est encore longue.
En ce qui concerne cette fois les incidents qui touchent l’infrastructure, (un rail endommagé ou un arbre tombé sur les caténaires par exemple), le délai d’intervention va être sensiblement différent selon la zone dans laquelle se situe l’avarie et, bien sûr, l’ampleur des dégâts sur les installations.
L’heure de reprise peut donc être réactualisée pour 2 raisons principalement :
- Le constat sur place indique un temps de résolution supérieur aux durées moyennes prises en référence
- Un ou plusieurs autres problèmes s’ajoutent à la première cause de perturbation ce qui repousse le temps de résolution nécessaire, c’est ce qu’on appelle les sur-incidents.
Pourquoi les circulations ne reprennent pas normalement dès la fin des incidents ?
L’organisation de la reprise induit aussi un délai supplémentaire à la reprise effective des circulations. Les retards causés par un incident désorganise le plan de transport normal établi, c’est à dire le programme des trains censés circuler sur la ligne pendant la journée. Ce plan de transport implique donc que toutes les conditions nécessaires à la circulation des trains soient réunies aux heures et au lieux prévus.
Cependant, en fonction de l’importance des perturbations, les trains et les ressources nécessaires pour les faire rouler comme les conducteurs ou les agents qui donnent le départ dans certaines gares, ne sont plus aux endroits prévus ce qui complique le redémarrage.
Une fois que les premiers trains sont repartis après un incident, il faut encore un certain temps, parfois plusieurs heures lorsque les circulations ont été interrompues pendant longtemps, pour résorber totalement le retard et la désorganisation accumulés. C’est précisément ce qui distingue l’Heure de Reprise Estimée de l’Heure de Reprise Normale.
C’est tout pour ce 1er billet « Comment ça marche »
Je reviendrai très vite avec un autre sujet à décortiquer sur la production ferroviaire :)
En attendant, n’hésitez pas à me poser vos questions sur ce billet ou à me suggérer des sujets pour les prochains billets de cette série !
Vu depuis les quais il semble vraiment que les délais donner pour fournir l’information ne soient pas toujours appliqué.
Je me suis déjà retrouver en gare avec un trafic interrompu alors que sur l’application il n’y a rein d’indiqué.
Les délais ne sont donc pas toujours respecté sur certains médias.
Qui n’est jamais tomber sur l’affichage retardé sur un écran sans qu’aucune information ne soit noté ?
Par exemple voie 1 (Direction Pontoise / Mantes) à Argenteuil. A l’heure théorique de passage ou après l’écran affiche Retardé car en général le train n’est pas encore parti de Paris. Il y a environ 10 minutes de parcours entre Paris et Argenteuil. De ce fait l’incident et survenu au moins 10 minutes avant. Si les temps était respecté nous devrions donc un avoir un information précise sur le retard du 3 trois minutes après sont heure de départ; Soit 7 minutes avant l’horaire de passage a Argenteuil. C’est rarement le cas!
Gare Le Stade : 3 ans après avoir démonté L’escalator (et 200 messages de ma part pour savoir où ça en est), il a été remis en service la semaine dernière…et tombé en panne moins de 24 après…
Assez incroyable le mépris envers les usagers…
Bonjour cet affichage qui donne l’illusion du délai d’attente en temps réel présentait ce défaut dès sa mise en place en 2010 ou 2011 ! Il y a clairement depuis son lancement une volonté de tromper les clients qui ne savent plus en fin de compte dans quel train ils sont montés (puisque les horaires ne sont plus affichés et les retards s’accumulent au fil de la journée).
Tout à fait d’accord avec Thierry. De plus, il parait utopique d’annoncer une heure de retour à la normale en plein milieu d’une pointe lorsqu’un incident se produit en début, ou peu avant la pointe. Exemple : incident survenu à 15h00 -> heure de retour à la normale prévu pour 17h30. Non, non et non ! Même sans connaissance ferroviaire, on sait tous qu’un incident survenu peu avant la pointe, la pointe ne s’en relèvera pas ! Alors autant annoncer tout de suite un retour à la normale pour 19h00 au plus tôt.
D’autre part, la phrase suivante m’a fait bondir : « La définition des standards de délai d’information est une des actions qui concrétise ce parti pris qui vise à permettre au client de poursuivre son trajet sans, ou avec peu, de temps mort. » Lorsqu’un train Normand est bloqué à quai, et entièrement à quai, ce qui ne pose donc aucun problème de sécurité pour descendre du train, pourquoi le régulateur interdit au chef de train l’ouverture des portes ? Cela permettrait aux usagers de se replier sur d’autres lignes si elles ne sont pas impactées (exemple : ligne A ou L). Quand on se trouve bloqué 20 minutes en gare de Sartrouville avec impossibilité de descendre pour rejoindre la ligne L, qui elle n’était pas impacté, ça fait beaucoup de temps mort ! Il ne faudra pas s’étonner la prochaine fois si les portes seront ouvertes de forces. À bon entendeur…
Franck – Comité d’usagers de l’ouest francilien
Franck,
La SNCF depuis des années et géré par activités. Le seul motif pour ne pas ouvrir les portes et probablement d’eviter que des cilents détenteurs de titre de transport TER ou grandes lignes enprente des trains de l’activité Transilien.
Il en va de meme quand pour soulagé la ligne J un train de TER pourait marquer des arrets supplémentaires.
Dommage qu’a ce sujet les régions et la SNCF n’arrivent pas à s’entendre.
Dommage également que la SNCF ne soit pas capable de mettre en place une organisation aux services des usagées. Cette organisation a elle du sens? La SNCF doit elle privilégié l’aspect comptable ou le service à ces clients?
Pour compléter la question de l’affichage.
Les informations fournis restent souvent flou en cas d’incident. Quel est le lieu exact de l’incident? Quel branche et touché ou non? Cela permettrait en cas d’incident d’envisagé d’autres itinéraires.
Pail aileur l’information d’horaire ou de temp d’attente est souvent ilisible du fait qu’il est dificile de savoir si elle est fiable ou non.
Il y a des années j’avai proposer l’affichage en plusieurs couleurs:
Vert: Horaire reel à l’heure
Orange ou jaune Horaire reel en retard
Rouge: Suprimé
Blanc ou noir: horaire théorique
Pourquoi cette solution n’est pas mis en oeuvre?