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Comment ça marche ? La gestion d’un accident de personne

Dans ce nouveau billet "comment ça marche", on décrypte un sujet difficile et délicat. Suivez le guide !

C’est un sujet très délicat que l’on aborde aujourd’hui, un accident de personne est toujours un évènement tragique.

J’ai néanmoins choisi de l’aborder dans cette série de billets car la plupart d’entre vous a déjà subi les impacts de ce genre d’accident sur son trajet. Et il n’est pas évident de comprendre pourquoi les procédures appliquées peuvent parfois prendre du temps.

Quelles sont les actions enclenchées dès la survenue d’un tel accident ? Qui sont les intervenants impliqués dans la résolution du problème ? Suivez le guide !

 

Chronologie de la gestion d’un accident de personne

Il convient de rappeler, avant de décrire la chronologie de la résolution de ce type d’accident, que tous les incidents sont différents. Certains facteurs indépendants peuvent ainsi considérablement augmenter ou diminuer leur temps de résolution par rapport aux standards fixés. Le lieu précis de l’incident par exemple peut rendre le dépannage du train plus ou moins complexe à réaliser, le temps d’intervention des services extérieurs également ou encore les « sur incidents » c’est à dire la survenue d’un autre incident pendant la gestion de celui en cours.

 

Lorsque le conducteur se rend compte qu’il va heurter une personne, il procède immédiatement à deux actions :

  • il enclenche les signaux d’alarme pour alerter le centre opérationnel de sa situation : Signal d’Alarme d’Urgence (SAU) et Signal d’Alarme Lumineux (SAL)
  • il presse également le Bouton d’Urgence (BPU) pour s’arrêter.

Toutes ces actions ont pour effet immédiat l’arrêt de toutes les circulations dans la zone de l’incident. Selon la localisation de l’accident, cela peut concerner une zone vaste de plusieurs dizaines de kilomètres.

Le Chef Régulateur prend contact avec le conducteur pour identifier le motif de l’alerte radio. Il prend le plus d’infos possible (endroit exact de l’incident via le point kilométrique, situation à bord, évaluation primaire de l’état du train, etc…) afin de faire un 1er diagnostic de la situation.

NB : le Chef Régulateur est situé au centre opérationnel Transilien (COT) de Paris Saint-Lazare. C’est véritablement le responsable de la gestion des circulations sur le réseau ferroviaire qui part de la gare Saint-Lazare.

 

Une fois cette 1ère analyse effectuée, le Chef Régulateur fait appel aux différents acteurs qui interviendront dans la résolution de l’accident : pour ce qui est des acteurs externes, la police et les pompiers en 1er lieu puis les pompes funèbres qui interviendront dans un second temps. Les différents services SNCF en ce qui concerne les acteurs internes : un conducteur de relève pour remplacer le conducteur du train accidenté, un Chef d’Incident Local (CIL), souvent envoyé du poste d’aiguillage INFRA, les astreintes des entités des conducteurs et parfois des équipes commerciales. Chaque entité envoie leurs équipes sur place en fonction des actions à effectuer. Par exemple, s’il est nécessaire d’évacuer le train, il peut-être décider de dépêcher davantage d’agents en gare pour prêter main forte

NB : Le CIL a pour rôle d’être le relai des évènements sur le lieu de l’accident. C’est donc lui qui est en relation avec le Chef Régulateur qui reste au COT. Le CIL est également le correspondant des autorités sur place.

 

C’est l’officier de police judiciaire (OPJ) qui prend la direction des opérations

Dès son arrivée sur place, il va mener une enquête pour déterminer la cause de l’accident. Lorsque l’accident s’est produit en gare ou dans un champs couvert par une caméra de surveillance, il peut ainsi demander à avoir accès aux vidéos s’il y en a.

Une fois l’enquête terminée, c’est également l’OPJ qui pourra autoriser la reprise des circulations.

Toutes ces opérations mises bout à bout sur le terrain prennent un certain temps à se mettre en place. En moyenne, un accident de personne dure 2h avant l’autorisation de reprise des circulations. Néanmoins, comme évoqué plus haut, chaque situation est différente, ce délai n’est ainsi pas fixe et dépend de plusieurs facteurs qui peuvent considérablement l’allonger :

  • l’état du train et la capacité à l’évacuer des lieux de l’accident. Il faut parfois essayer de réparer sur place ce qui suppose l’acheminement d’outils et de pièces. Il arrive aussi que le train ne puisse pas repartir par ses propres moyens, il faut alors trouver un autre train « remorqueur » pour le déplacer.
  • L’enquête de l’OPJ, en cas de difficultés il peut ainsi faire appel à d’autres services policiers comme l’Information Judiciaire, ce qui implique là aussi d’autres délais.
  • Le délai d’intervention et d’acheminement sur place des différentes équipes nécessaires à la résolution de l’accident. Notamment les services funèbres qui peuvent rencontrer parfois des difficultés pour évacuer les personnes accidentées.
  • La possibilité d’évacuer le train de ses voyageurs. Parfois il n’y a pas possibilité d’évacuer la rame car les opérations sont en cours et que l’évacuation pourrait revêtir un aspect traumatisant. Ici encore tout dépend de la configuration de l’accident, s’il est possible d’évacuer de l’autre côté du « choc », c’est l’option qui sera retenue.

Dans tous les cas, la décision prise est celle qui représente le plus d’intérêt pour les voyageurs.

 

En parallèle de tout cela, au COT, le Plan de Transport est refait

Tous les paramètres sont pris en compte : ressources humaines (conducteurs) et matérielles (trains) disponibles et leurs localisation, impact sur le trafic et durée des perturbations, etc… Plus l’incident sera long et plus le système sera désorganisé et donc plus long à remettre en place. Pour gagner autant de temps que possible, la reprise s’organise presque dès le début de l’accident ! Dans cette optique, des trains sont placés dans la mesure du possible à chaque terminus pour pouvoir repartir rapidement lorsque la reprise est annoncée.

Il est parfois possible de reprendre les circulations avant la fin de l’enquête de l’OPJ sur place. Cela ne peut se faire que si tous les intervenants sur les voies sont protégés. Tout cela va dépendre de la configuration et du terrain de l’accident.

Une fois que l’OPJ a fini son enquête, les pompes funèbres sont autorisés a prendre en charge le corps. Les circulations peuvent alors reprendre.

 

Voilà, dans les grandes lignes, la manière de gérer ce type d’incident particulièrement sensible.

Rdv en commentaires pour poursuivre l’échange sur le sujet ;)

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