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Quand les feuilles mortes affectent nos voies.

Bonjour à tous, vous allez sûrement sourire mais l’automne est bel et bien arrivé et la problématique des feuilles mortes tombées sur les voies aussi.

Comme vous le savez, nos lignes traversent certains endroits boisés et, en y ajoutant l’humidité due aux arbres ou à la pluie, les feuilles « se collent » au rail. De façon identique à ce qui se passe dans nos villes, sur les trottoirs, elles forment au fil des circulations une fine pellicule, très glissante. C’est exactement le même phénomène sur les rails lors des passages successifs des trains.

L’adhérence entre la roue et le rail diminue. Au moment du freinage, ça enraye et au moment de l’accélération, ça patine ! Trois conséquences dommageables sont possibles :

– pour la sécurité : le train perd son adhérence en phase de freinage, il court le risque de ne pas s’arrêter au point prévu. Le dépassement léger d’un point d’arrêt n’a rien de catastrophique, mais les conséquences pourraient être  plus importantes si l’enrayage d’un train se faisait au niveau d’une convergence d’itinéraires.
C’est pourquoi les sablières, les anti-enrayeurs ou les patins magnétiques sont autant de dispositifs qui permettent de prévenir ces méfaits. Ces équipements diminuent le risque en restaurant l’adhérence ou participant au maintien de la décélération en situation difficile.

– pour la régularité : pour éviter ou « récupérer » ces phénomènes, l’expérience du conducteur est primordiale. Il doit accélérer de façon très progressive pour éviter de faire patiner les roues, et en phase de freinage, il doit anticiper largement l’arrêt pour éviter toute décélération brusque favorable à un enrayage.
C’est encore plus compliqué dans les montées qui rendent les démarrages plus difficiles ou dans  les descentes qui risquent de démultiplier les conséquences d’un enrayage.
Ces éléments favorisent la prise de retard, de manière d’autant plus importante  que la zone concernée est longue.

– pour le matériel : lorsqu’un train patine, les roues abiment le rail en creusant sa surface. Dans le cas d’un enrayage, ce sont les organes de roulement qui risquent d’être endommagés par la formation d’un plat, qui peut apparaître sur n’importe quel essieu freiné (engin ou voiture). Ces « plats » sont gravement préjudiciables pour le confort, le matériel et la voie, et nécessitent une immobilisation rapide du matériel.
Dans le cas de locomotives qui poussent les voitures voyageurs, elles évoluent alors dans un tourbillon de feuilles soulevées par le souffle des voitures voyageurs qui la précèdent. Si ces feuilles pénètrent accidentellement dans le compartiment moteur via les ventilateurs, divers incidents sont là aussi possibles.

Pour tenter de réduire les effets négatifs du passage de l’automne sur nos têtes, des mesures ont été prises.

– Dans les zones réputées pour être à risque, des opérations drastiques d’élagage voire d’abattage des arbres et arbustes situés à proximité immédiate des voies sont menées.

– Dans les zones plus critiques ou dans les zones où les lois sur la protection des sites sont très strictes, et que c’est impossible, des filets de protection destinés à retenir les feuilles sont installés.

Il est aussi possible de faire circuler des trains-laveurs de rails et assurer le nettoyage quotidien. Composés de deux engins moteurs encadrant une citerne d’eau, ces convois sillonnent à faible vitesse les lignes en projetant un jet haute-pression (300 à 350 bars). D’autres lignes adoptent une technique encore différente en utilisant des trains-gratteurs qui agissent par application d’une brosse sur la surface du rail.

– Dans d’autres zones, les feuilles sont aspirées ou balayées voire même ramassées à la main !

Pour finir, à bord des convois équipés de sablières, la projection de sable entre les roues du premier essieu moteur d’un convoi et le rail demeure une tradition vieille de plusieurs décennies et elle est toujours d’une efficacité exemplaire. Même si le sable finit par dégrader fortement les installations, son utilisation reste incontournable. Malgré toutes ces mesures de précaution, à l’orée du 21ème siècle, et aussi surprenant que cela puisse paraître, il ne semble y avoir aucune solution miracle pour venir à bout de cet éternel trouble vécu par des milliers d’entres vous.

8 commentaires pour “Quand les feuilles mortes affectent nos voies.”

  1. StephanePasser en mode normal dit :

    J’ai pu constater, hier soir, entre Conflans et au moins Meulan, que le train, déjà un peu en retard, a dû aller plus lentement que d’habitude entre les gares au lieu de rattraper ce temps perdu. C’était une rame VB2N poussée, comme les RIB, par une BB 817 000 (il y en a encore !). Me confirmez-vous que le pb des feuilles est moins handicapant avec les nouvelles machines (BB 27300) ? En tient-on compte dans l’affectation du matériel ?

    • FreshPasser en mode normal dit :

      Non au contraire, avec les BB 27300, ce problème s’amplifie un peu.
      Ces machines sont beaucoup + puissantes que les BB 17000 et elles patinent déjà parfois en temps normal sans qu’on soit en automne!!

  2. FreshPasser en mode normal dit :

    « Pour finir, à bord des convois équipés de sablières, la projection de sable entre les roues du premier essieu moteur d’un convoi et le rail demeure une tradition vieille de plusieurs décennies et elle est toujours d’une efficacité exemplaire. »

    C’est pour cela que les automotrices ne sont pas équipées de sablières!!
    Le sable est le meilleur moyen pour lutter contre le phénomène de patinage et d’enrayage et on construit des trains sans sablières à présent!!!

    • cé-air-aile dit :

      @Fresh, les automotrice ne sont pas équipées de sablières car du fait de leur faible poids à l’essieu elles risques de « déshunter », rappel toi à l’époque des Z6300 il y avait un sac de sable en cabine de conduite.

    • FreshPasser en mode normal dit :

      Oui, les Z 6300 étaient équipées de sac de sable et le contrôleur mettait du sable sur le rail lorsque ca patinait trop!!
      Si tu connais les Z 6400, tu dois voir comment elles patinent et enrayent dès la moindre petite pluie malgré qu’elles soient équipées d’anti-enrayeur, le sable serait très précieux!!
      Le TGV n’est-il pas considéré comme une automotrice et pourtant équipé de sablières!!

    • cé-air-aile dit :

      la répartition des masses est bien différente du fait du Bogie entre les caisses.

  3. Freddy dit :

    A noter que lors des périodes les plus critiques (en substance de fin septembre à début décembre), deux trains laveur circulent deux fois par jour, sur les lignes les plus à risque du réseau Saint-Lazare : Saint-Cloud à Versailles RD et Saint-Nom + GCO, Pontoise à Gisors.

    Parallèlement, une brosseuse de rails circule dans la même période, tous les deux jours sur Mantes-Bueil et dans la zone des Mureaux.

    Sous réserve de disponibilité, ces circulations peuvent également être réquisitionnées en cas de nécessité immédiate qui prend souvent la forme d’un signalement par un agent de conduite.

    Naturellement, et malheureusement, un enrayage ou un patinage peuvent intervenir en dehors des zones réputées à risque !!!

  4. EricBPasser au statut dit :

    Bonjour,
    je suis ignare en la matière, mais pourquoi ne disposer sur chaque bogie moteur des balais ou brosses ou lamelles qui raclent et nettoient le rail juste devant les roues qui en ont besoin ?

    Cela permettrai de diminuer le besoin des trains spécifiques. D’ailleurs ces trains laveurs sont ils opérés par la SNCF ou par le RFF ?

Les commentaires sont fermés.

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